La fôret de Lancerf

Accrochée aux flancs rocheux des rives escarpées du Trieux, la forêt de Penhoat-Lancerf couvre près de 600 hectares jadis constitués de landes. Plantée en pins maritimes au XIXe siècle pour valoriser des terres ingrates et fournir en poteaux de mines les houillères d’Angleterre, elle représente de nos jours le couvert forestier littoral le plus important de Bretagne Nord. Sur près de 5 km, elle plonge vers les méandres d’une des rivières estuariennes les plus sauvages d’Armorique. De riches franges humides la bordent à l’Ouest tandis qu’au levant, elle s’étire sur le vaste plateau trégorois. Rythmée par la mouvance des marées et la fixité du continent, la forêt de Penhoat-Lancerf offre un paysage des plus singuliers. Dans d’étonnants contrastes, s’y mêlent poésie de brumes matinales et rationalité d’alignements de pins, lumières d’estuaire et ombres de sous-bois, légendes épiques et sombres histoires… Bois ouverts tapissés de landes, petits vallons enchevêtrés de végétation, prairies blondes çà et là plantées de pommiers y alternent dans d’heureuses successions paysagères. Au confluent des rivières Trieux et Leff, là où résonne encore du viaduc de Frinaudour le souffle chaud d’un vieux train à vapeur, vasières et herbiers accueillent une riche avifaune en quête de nourriture et de tranquillité. De Coat Ermit, belvédère situé au faîte d’une pente rocheuse, apparaît le château de la Roche Jagu, témoin d’un long passé durant lequel les rias profondes étaient des voies de passage très convoitées par les hommes.


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